À 89 ans, Mireille Sprung se tient droite, la voix claire malgré le poids des années. Elle vit aujourd’hui à Pisgat Zeev, à Jérusalem, entourée de ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. Mais son regard se trouble quand elle revient sur son enfance en France, marquée à jamais par la guerre et par la Shoah.
Née à Saint-Ouen dans une famille juive immigrée dans les années 1920, elle a grandi dans une France qui allait bientôt basculer dans l’horreur. Une partie de sa famille a été arrêtée, déportée et assassinée à Auschwitz. Le traumatisme reste vif : « On a voulu nous effacer de la carte, et beaucoup des miens n’en sont jamais revenus. »
Pourtant, au milieu de cette noirceur, une lumière : un homme, le patron de sa mère, qui a eu le courage et l’humanité de protéger, d’aider, de tendre la main. Sans lui, confie Mireille, elle n’aurait peut-être pas survécu. Son geste n’a pas changé le cours de la guerre, mais il a changé le cours de leurs vies.
« C’est grâce à lui que nous sommes encore là. Il n’a pas réfléchi, il a agi. Et ce courage, je l’ai gravé dans ma mémoire. »
Aujourd’hui, Mireille ne se contente pas de survivre : elle témoigne. Elle raconte son histoire dans les écoles, dans les médias, pour que les jeunes générations comprennent ce qui s’est joué, et surtout, pour qu’ils se souviennent.
En voyant autour d’elle ses enfants, ses petits-enfants et même ses arrière-petits-enfants courir et rire dans les rues de Jérusalem, elle mesure toute la force de ce geste simple et héroïque accompli il y a plus de 80 ans. Une main tendue qui a permis à toute une lignée de continuer à vivre.
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