Né à Berlin en 1927 sous le nom d’Oskar Lewinsohn, il devient orphelin quand son père en 1933 disparaît après avoir été arrêté par les nazis et déporté à Buchenwald.
Sa mère et le petit Oskar, surnommé Robby, s’enfuient en France et s’installent à Lyon ou va naître son second fils Marcel. En 1941, Robby rejoint une ferme-école des EIF à Talluyers, près de Lyon et devient selon ses termes « juif pratiquant et sioniste ». Mobilisé dans le sauvetage d’enfants juifs en 1943, il assiste impuissant à l’arrestation de sa mère et de son petit frère à Domène, près de Grenoble, alors qu’il réussit à s’enfuir par les toits.
Sa mère et son frère déportés de Drancy le 7 mars 1944 ne reviendront jamais. Après une mission d’espionnage pendant deux mois, se faisant passer pour un Alsacien, il participe à la lutte armée au moment de la Libération puis aide les Alliés en interrogeant des prisonniers allemands.
En 1946, il immigre en Eretz Israël et fait partie du groupe des fondateurs du kibboutz Nevé Ilan, près de Jérusalem.

Après la guerre d’indépendance, il devient arboriculteur et va pendant des années participer aux plantations d’arbres et de vigne dans le désert du Neguev. Dans les années 1970, il est nommé directeur du centre d’intégration de Dimona puis aide à l’intégration des nouveaux immigrants d’Eilat à Kyriat Gat, ce qui lui vaut le surnom de, « Gardien de ses frères ». Installé à Jérusalem après sa retraite, il publie ses mémoires (Combats de vie, L’Harmattan, 2007) et témoigne de son histoire et de celle de la Shoah en France, recevant jeunes et moins jeunes à qui il raconte avec bagout sa vie hors du commun.
« Que vous soyez heureux ou que vous souffriez d’un souci, souvenez vous de nous et nous serons dans la vie », avait-il écrit dans son autobiographie. Aloumim, dont il était membre depuis les années 1990, ne l’oubliera pas.
Michaël Blum